Développement intellectuel à
l'adolescence
I. ACTIVITÉS MENTALES ET EXPÉRIENCES DE VIE
- L'adolescence apporte un bagage cognitif qui
transformera progressivement l'activité mentale de l'enfant en une pensée
adulte. L'adolescent peut réfléchir sur ses concepts, penser à des pensées;
il s'agit d'un phénomène nouveau pour lui.
- Ainsi l'adolescence amène une transformation
profonde de l’appareil mental qui modifie en y ajoutant des dimensions
nouvelles, l'ensemble de l'expérience du vécu personnel. La vie
affective, l'image de soi, la personnalité sociale, la pensée logique
sont autant de facettes du vécu qui sont touchées par le développement
cognitif à l'adolescence.
II. LE DÉVELOPPEMENT COGNITIF SELON PIAGET:
Pour Piaget, l’intelligence humaine est une forme
d'adaptation qui est un prolongement des mécanismes adaptatifs biologiques
L’adaptation est l'équilibre qu'un organisme établit entre lui-même et
son milieu. Deux mécanismes se trouvent à la base de l'adaptation:
l'assimilation et l’accommodation.
- L'assimilation correspond à l'incorporation d'éléments
du milieu à la structure de l'organisme.
- L’accommodation implique la capacité de la part
du sujet de modifier ses structures; il se transforme en fonction des
pressions qu'exerce sur lui le milieu.
- Excès d'assimilation : automatismes de
l'interviewer qui répète systématiquement les mêmes phrases.
- Excès d’accommodation: adolescent dans un
groupe qui néglige sa personne en se pliant abusivement aux courants
d'opinions extérieurs.
Intelligence formelle: la
pensée formelle permet d'établir des relations entre le réel et le
possible. Vers douze ans, la pensée hypothético-déductive émerge et
habilite progressivement l'enfant à générer ses hypothèses devant une
situation et à les tester systématiquement. La pensée formelle est donc une
des acquisitions les plus importante de l'adolescence. Elle permet d'accéder
à un monde mental nouveau, à de nouvelles stratégies de résolution de
problèmes.
LA STRUCTURE DE LA PENSÉE FORMELLE:
A. Le groupe INRC:
1. IDENTITÉ: concerne
une opération initiale donnée
2. NÉGATION: inversion
de la première
3. RÉCIPROQUE: annuler
l'effet de la première
4. CORRÉLATIVE: inverse
de la réciproque
B. Le système combinatoire:
envisager toutes les combinaisons possibles
III. INTELLIGENCE DÉFINITION ET STYLES
A. DÉFINITION INTELLIGENCE
Ensemble d'aptitudes cognitives servant à acquérir des connaissances, à les
mémoriser et à utiliser les éléments de sa propre culture pour résoudre
des problèmes de la vie quotidienne et pour s'adapter rapidement tant à un
milieu stable qu'à un milieu en transformation. . Être intelligent
dans un domaine veut dire maîtriser le codage symbolique correspondant. Comprendre
est donc un processus complexe; il faut observer et interpréter la réalité.
Pour comprendre, il faut partager une signification avec autrui, il faut
être capable d'interpréter un phénomène selon certain critères communs.
B. STYLE COGNITIF:
1. Réflexivité - impulsivité: Théorie de
Kogan
Degré variable de réflexivité et d'impulsivité.
L'adolescent impulsif succombe facilement à son empressement face à une
situation où il est nécessaire d'avoir toutes les informations pertinentes
en main. Aime le risque, les situations nouvelles, les grand groupes alors
que le type réfléchi est posé, réservé et plutôt incommodé par l'imprévu.
2. Contrôle externe - contrôle interne du
renforcement . Rotter (1966)
Locus de contrôle interne et externe. Un locus de
contrôle interne implique la capacité de s'attribuer le succès ou l'échec
de ses expériences. Une personne avec un faible locus de contrôle interne
accusera les autres, le systèmes, les circonstances de ses échecs et verra
ses succès comme le résultat d'un heureux hasard
3. Dépendance - indépendance perceptuelle.
L'indépendance perceptuelle implique la capacité de
prendre de la distance face à un problème, de prendre du recul afin de
percevoir le problème dans son ensemble. La dépendance perceptuelle
implique une difficulté à se dégager de l'environnement problématique.
IV. ÉVOLUTION DE LA PENSÉE MORALE:
Le développement cognitif possède une influence
directe sur le jugement moral car ce dernier met en jeu le raisonnement
logique , la capacité d'intégrer de l'information et de réfléchir sur les
différentes possibilités. La pensée morale se développe de façon parallèle
aux structures cognitives.
Kholberg (1958) description et évolution des
stades:
1. Niveau d'une morale préconventionnelle:
(4-10ans):
- Stade 1: orientation
dite de la punition ou de l'obéissance simple .Conséquences déterminent
la valeur de l'action
- Stade 2: orientation
du relativisme utilitariste motivation de la part du sujet et dimensions
psychologiques. Satisfaction des besoins
personnels occasionnellement ceux des autres. Relations humaines sont des
relations commerciales
2. Niveau conventionnel (13-18ans)
- Stade 3:
orientation de la bonne concordance interpersonnelle perspective de
l'autre sans mesurer toutes les conséquences légales. Bonne
action est celle qui plaît, celle qui aide les autres ou celle que les
autres approuve. Avoir bien voulu faire
- Stade 4:
orientation dite de la loi et de l'ordre: Disposition
à soutenir la loi et l'ordre. La bonne action est celle qui consiste à
accomplir son devoir, à être respectueux envers l'autorité et à
maintenir l'ordre social
- Stade 4 1/2:
jugement sur le système , relativisme éthique.
3. Niveau post-conventionnel: (20ans et plus)
- Stade 5: orientation
légale de type contrat social: jusque dans quelle mesure je peut défier
la loi. Entente libres et les contrats honnêtes.
- Stade 6: orientation
des principes éthiques: droits universels, concepts de liberté et d'égalité
V. ÉGOCENTRISME À L'ADOLESCENCE.
L'égocentrisme à l'adolescence provient du fait
qu'il ne différencie pas les objets de sa pensée de ceux de la pensée des
autres.
L'égocentrisme est une absorption du moi
dans les choses, avec une indifférenciation du point de vue des autres
(Piaget 1973)
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